Sortie de résidence d’Anne-Laure Boyer

 

Conversation entre Anne-Laure Boyer et le géographe et cartographe Thomas Maillard, et présentation du projet en cours de la plasticienne, Atlas des mondes engloutis

Jeudi 6 novembre
à 19 h

Gratuit

Entrée libre – Librairie Fauve

47 Rue du Dr Fauché, 33670 Créon

En partenariat avec

« Partant de l’imaginaire des cartes géographiques, nous vous invitons à un dialogue croisé entre paysage, littérature, céramique et développement durable.
Nous, Anne-Laure Boyer, autrice, céramiste et cinéaste, et Thomas Maillard, géographe et cartographe, ouvrirons une conversation autour de la ressource en eau et la mémoire des territoires engloutis, en France, en Espagne et en Cote d’Ivoire. Nous échangerons autour du film « Atlas Oculto » (projeté le jeudi 13 novembre à Créon*), et l’écriture du livre qui en découle, « Atlas des mondes engloutis », sur les territoires engloutis par les barrages hydrauliques en Europe. »

Vous pourrez également découvrir le début de la création d’une installation en céramique : le village d’argile « el pueblo del agua » (le village/ le peuple de l’eau). Ces projets sont développés dans le cadre de la résidence Écriture et Céramiques portée la Villa Valmont et la Maison de la Poterie de Sadirac.

En Espagne, tout au long du XXeme siècle, plus de trois cents villages ont été ennoyés dans les lacs des barrages hydrauliques, phénomène massif comme dans aucun autre pays d’Europe. Et il n’y a  aucune cartographie officielle ni aucun inventaire exhaustif de ces villages. Un vide de mémoire qui a amené Anne-Laure Boyer, artiste et réalisatrice du film, à entreprendre d’en faire la cartographie. Atlas Oculto est un film qui explore l’imaginaire de ce peuple de l’eau, effacé de toutes les cartes, et de la mémoire collective. C’est une itinérance entre plusieurs lieux et plusieurs mondes, le passé et le présent, les villages d’autrefois et ce qu’il en reste aujourd’hui. L’atlas prend forme dans le chemin qui se dessine entre les espaces transformés, les images d’archives, les souvenirs et les luttes des habitants, anciens et actuels. Autant de mémoires éparses qui progressivement se rassemblent dans un lieu symbolique, façonné par l’artiste : un village d’argile miniature, ultime prolongement de ce qui continue d’exister sous d’autres formes, et qui demeure vivant par-delà la destruction.

En français « oculto » signifie « occulté », résultant de l’action de cacher, dissimuler. 

Et « pueblo » signifie à la fois « peuple » et « village ».

* projection du film « atlas oculto » jeudi 13 novembre, 20h30, cinéma Max Linder, Créon, mois du documentaire

© El pueblo del agua, Anne-Laure Boyer

Anne-Laure Boyer

Anne-Laure Boyer ouvre des passages dans les labyrinthes du temps, en travaillant avec les souvenirs, les récits et l’imaginaire des lieux. Sensible à la question du déplacement forcé, elle a réalisé des créations consacrées à la mémoire des personnes déplacées par des grands travaux, des guerres ou des exils. Ses films, ses dessins, ses installations sont comme des paroles rhizomes, qui disent notre humanité commune à sauver de la destruction. Son travail se déploie sur du temps long, en lien étroit avec des territoires, à travers des commandes publiques et des résidences, conçues comme espaces d’échange et de rencontre.

Née en 1979, elle est diplômée de l’Université Paris 8 en arts plastiques, puis de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg.

Elle a travaillé en France, en Espagne et au Maroc, dans différentes situations de mutation. Basée à Bordeaux depuis 2006, elle a été en résidence à la Casa Velazquez et au Mémorial du Camp de Rivesaltes. Entre 2019 et 2024 elle a réalisé trois importantes commandes d’oeuvres en espace public. Actuellement, elle est entrain de terminer un film de cinéma documentaire sur les villages engloutis par les barrages en Espagne, avec le soutien du CNC, la région Nouvelle-Aquitaine et TV España, qui sortira fin 2025.

Anne-Laure Boyer est la lauréate de l’appel à projets « Écritures et céramique 2025 » porté par la Villa Valmont, en partenariat avec la Maison de la Poterie de Sadirac.

 

© Patxi Beltzaiz