Éloïse Demers-Pinard

© Catherine Gagnon

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Après des études en sciences politiques et en journalisme, Éloïse Demers-Pinard décide de quitter Montréal en 2017 pour s’installer à Sept-îles sur la Côte-Nord. Elle y a travaillé en tant que directrice d’un centre d’art visuel, puis comme journaliste culturelle à Radio-Canada. 

En parallèle, elle a terminé une maîtrise en création littéraire à l’UQAM et publié son premier livre Trois chambres sans lit aux éditions Del Busso. Elle réalise plusieurs documentaires sonores indépendants dont Par-delà la 138, présenté aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal en 2020, finaliste au prestigieux Phonurgia Awards à Paris en 2021 et qui lui a valu le prix Artiste nord-côtière de l’année remis par Télé-Québec en 2021. Après cinq ans sur la Côte-Nord, elle quitte son emploi de journaliste et refait le chemin inverse pour s’installer à Québec et se concentrer entièrement sur ses projets artistiques. En 2022, elle publie C’est pourquoi meurent les jardins aux Éditions du Noroît.

Éloïse Demers finalise actuellement deux projets : une création sonore et un roman. À l’hiver 2023, munie d’un engin captant les basses fréquences, elle est partie à Churchill, un village situé à l’extrême nord du Manitoba, accessible uniquement par train ou par avion, pour réaliser une création sonore sur le mystérieux son des aurores boréales. 

En parallèle, elle termine l’écriture du roman Chez Jeanine, une incursion dans les milieux criminels de la Côte-Nord des années 1980. La recherche pour ce projet a nécessité l’infiltration d’un club de motards de Sept-îles et d’un bordel clandestin et l’a amené à en côtoyer la faune criminelle. Leur témoignage constitue la matière première de son roman.

La collaboration est au cœur de la pratique de l’autrice. Son déploiement par la prise de parole la fascine. C’est à la suite du tournage de Par-delà la 138, un documentaire réalisé lors d’une expédition de ski de fond en Basse-Côte-Nord, l’une des régions les plus isolées de la province qu’elle a commencé à intégrer le documentaire à sa pratique d’écrivaine. “Là-bas, malgré l’aridité, chacun s’entraide et se soutient. J’ai toutefois été étonné d’entendre des femmes et des hommes m’avouer raconter leur trauma pour la première fois. La co-création leur avait permis de se raconter. Cette révélation a inspiré l’écriture de C’est pourquoi meurent les jardins.” Éloïse Demers

C’est pourquoi meurent les jardins est un livre de poésie documentaire sur l’infertilité. Le livre s’est construit au fil des rencontres avec des femmes infertiles aux prises avec de profondes détresses psychologiques. Grâce à un aller-retour entre elles et l’autrice, elles ont pu mettre en récit nos difficiles expériences de l’infertilité et progresser vers l’acceptation de cette condition. Ces témoignages apportent un aspect humain au livre.

Dans Méthode compensatoire, l’autrice souhaite pousser plus loin cette démarche d’écriture testimoniale et documentaire, en y ajoutant une écriture réflexive et en travaillant la forme de l’enquête. Éloïse Demers souhaite explorer le genre du journalisme littéraire, un style très populaire dans le monde anglo-saxon et en France, mais qui en est à ses balbutiements au Québec.

Éloïse Demers-Pinard est la lauréate 2024 de la résidence d’écriture francophone Nouvelle-Aquitaine/Québec, portée par ALCA et l’Institut canadien de Québec (ICQ), en partenariat avec la Villa Valmont à Lormont et la Villa Bloch à Poitiers, dans le cadre de la coopération historique entre la Région Nouvelle-Aquitaine et la province de Québec.