Lauréate de la séance de pitchs du dernier Festival International du Film Documentaire (Fidadoc) et du prix ALCA Nouvelle-Aquitaine / Institut des Afriques 2025 pour son projet documentaire Ma nuit du djomélé, l’autrice Barkima Nafissatou LAGUEMPEDO a 27 ans.

Après des études universitaires en communication, elle se passionne pour le cinéma à travers des formations initiées par différentes structures culturelles locales. Elle décide alors de s’installer à Ouagadougou loin de sa famille pour bénéficier de davantage d’opportunités et d’indépendance. Grace au programme « De l’idée au court métrage » mis en oeuvre par l’association Taafé Vision, elle réalise son premier court-métrage de fiction « Juge T. Blanche » en 2023. Depuis, elle a intégré cette structure où parallèlement à son emploi de secrétaire comptable, elle remplit de nombreuses autres fonctions dans la production et sur des plateaux de tournage.

Son projet de résidence

Enfant à Bobo-Dioulasso, Barkima nourrit un grand rêve : participer au DJOMELE, la célébration du nouvel an lunaire chez les bobos mandarê qui se déroule dans le quartier historique de Dioulassoba. Le DJOMELE est surtout connu pour le carnaval des jeunes filles qui voit plusieurs centaines d’entre elles défiler en toute liberté et avec fierté, parées de beaux bijoux et vêtues de costumes traditionnels.

Devenue adulte et cinéaste, elle cherche à exaucer ce rêve en filmant sa petite sœur Naila, faire le DJOMELE à sa place. Or Naila est sourde muette et aucun membre de la famille ne comprend la langue des signes. Comment lui expliquer son projet et savoir si elle accepte vraiment d’y participer si elles ne peuvent pas échanger à égalité ?

C’est pourquoi elle décide d’apprendre la langue des signes.

Ma nuit du Djomélé devient ainsi un geste vers une sœur longtemps regardée sans jamais la voir. Un geste pour offrir, à travers la préparation de cette cérémonie, un espace partagé de joie et de fierté et de réconciliation pour toute la famille.