Anna Salzberg

© DR

Anna Salzberg est réalisatrice et autrice. Elle réalise des films-essais, parfois courts et plastiques, parfois longs et documentaires, parfois entre les deux. Elle pratique également la création sonore. Elle aime mélanger les genres et travailler les supports pellicule super 8 et 16 mm. Elle est membre des laboratoires artisanaux L’Etna et L’Abominable. Son premier film, Malaises, co-réalisé avec Éléonore Merlin, s’intéresse aux féminismes musulmans en Malaisie. 

Son précédent film, On ira à Neuilly Inch’Allah, co-réalisé avec Mehdi Ahoudig, a obtenu une mention spéciale au Festival Traces de Vie (Clermont-Ferrand), la mention Grain de Doc au Festival Doc en courts (Lyon) et à été diffusé dans de nombreux festivals internationaux. Le jour où j’ai découvert que Jane Fonda était brune est son premier long métrage documentaire, qu’elle accompagne actuellement (Les Inatendus, Corsica Doc, DocLisboa, les rencontres de cinéma Terra Nostra, Festival Films Femmes Méditerranée, Festival Millénium Bruxelles, International Woman Filmmakers, Festival à Izmir (Turquie), Festival Diversité (Bourgogne-Franche Comté), Porto Femme International Film Festival 2023…). 

Anna fait également partie du Collectif des Scotcheuses et de la Poudrière. Actuellement, elle travaille aussi sur des projets d’édition (livre-DVD, bande-dessinée). 

Anna Salzberg travaille sur sa propre histoire familiale et l’histoire des mouvements féministes des années 1970. Sur ce thème, elle réalise Lâche ta mère en 2019 et Le jour où j’ai découvert que Jane Fonda était brune en 2022. Anna Salzberg y interroge sa mère sur son engagement féministe et sa naissance. Elle découvre les films féministes militants des années 1970 notamment ceux du MLAC.

« C’est en réalisant mon précédent film que je suis devenue féministe. J’y filmais ma mère et la questionnais sur son engagement dans les mouvements de femmes des années 1970. J’ai alors rencontré le cinéma amateur féministe de cette époque et cela m’a bouleversée, transformée, comme femme et comme cinéaste. J’ai découvert des films faits par des femmes, pour des femmes. Et évidemment, cela changeait tout dans le regard.

Dans des images en noir et blanc, des femmes pratiquent des avortements, s’observent, se réunissent, crient leur colère ensemble. Ce sont des films faits par des groupes de femmes qui ont pris la caméra de façon amateure dans les années 1970. Elles font des films tonitruants, politiques et intimistes, avec les moyens du bord et souvent avec la toute nouvelle caméra vidéo qui vient de sortir. Je convoque les films et les filmeuses aujourd’hui, et je les fais parler face aux images. Pourquoi leurs récits et leurs images ne sont pas parvenus jusqu’à nous ? Je récolte leur parole au présent, et dans ce vis-à-vis entre elles et leurs images, émerge la distance qui les en sépare : l’oubli, le déni. Le hors-champ de ces images apparaît : les joies de ces luttes, mais aussi les souffrances et les déceptions. Aujourd’hui, comment raconter ces mouvements d’émancipation et est-ce que cela peut nous aider à nous rendre plus fortEs dans nos luttes actuelles ? Par ce film, je souhaite prolonger le geste des filmeuses, montrer leurs images et transmettre une histoire écrite par les femmes elles-mêmes. Je cherche un langage, une façon féministe de faire récit.”

Anna Salzberg

Le Jour où j’ai découvert que Jane Fonda était brune, 2022

Lâche ta mère, 2019

On ira à Neuilly inch’allah, réalisé avec Mehdi Ahoudig, 2015