Carte blanche à Joëlle Sambi

Projection et lectures

Vendredi 26 septembre

à partir de 18 h

Gratuit

Sur inscription

En clôture de ses deux mois de résidence, la Villa Valmont laisse carte blanche à l’autrice, poétesse et slameuse Joëlle Sambi pour une soirée autour des thèmes de la vieillesse et de la fierté, que l’écrivaine explore dans son projet en cours d’écriture, Failles.

Au programme :

18 h / Projection du documentaire Si je meurs, ce sera de joie d’Alexis Taillant

Micheline, 81 ans, rêve d’orgasmes et raconte à qui veut l’entendre qu’elle brûle de désir. Francis 70 ans, militant chevronné, bouscule sans relâche les tabous entourant la vieillesse. Yves, 68 ans, se sentant comme un coquillage sur une mer agitée, cherche désespérément l’amour. Dans un monde qui sous-estime le pouvoir des personnes âgées, ils font partie d’un groupe d’activistes qui osent repenser la vieillesse en défiant les préjugés sur l’amour et la sexualité.

Pourquoi la vieillesse ne devrait-elle pas être une période de plaisir, de beauté, de frivolité, de créativité et d’engagement, plutôt qu’une simple période de déclin ? Avec Si je meurs, ce sera de joie, Alexis Taillant nous fait partager les histoires de trois personnes âgées qui refusent d’être mises à l’écart et s’opposent à une société qui les marginalise et les infantilise. En fouillant leur monde, on découvre l’impact profond d’une société âgiste qui pousse les seniors dans l’ombre, les privant de visibilité et de désir. Aussi émouvante que stimulante, cette exploration de la vie sexuelle & amoureuse des personnes âgées permet de restaurer leur dignité, de changer les perceptions et de remettre en question des tabous profondément enracinés.

France, 2024, 80’, Documentaire, VF

Projection gratuite sur inscription ici

19 h 30 / Lecture performée de l’autrice slameuse Joëlle Sambi 

Le 10 janvier 2024, ma mère est décédée. Ce jour-là, si les mots m’ont échappé, je me souviens de mon geste : j’ai mis un genou à terre, sur le parquet de ma cuisine. Lorsque je me suis relevée, mes larmes avaient séché et s’est ouvert en moi une faille qui depuis, n’a cessé de grandir.

Sur scène, une fille désormais sans mère raconte à partir des archives de son histoire familiale. Chaque souvenir est la pièce d’un puzzle : un bijou, des photos de Kinshasa, une voix qui grésille sur une vieille cassette audio, un silence. Avec Failles, elle remonte le fil invisible qui relie la douleur du deuil à l’histoire coloniale de République Démocratique du Congo. 

Slam, récit et vidéo s’entrelacent en un poème scénique où l’intime est toujours politique. Il s’agira d’une cérémonie profane, de relier les mondes, de réparer les silences et de faire de la perte un lieu de puissance.

Joëlle Sambi sonde, un genou à terre mais debout, les violences qui empêchent les rituels, déplacent les corps, déchirent les langues.

Pour cette soirée de carte blanche, Joëlle Sambi proposera une lecture performée d’une demi-heure d’un extrait de Failles, texte en cours de création sur lequel elle est venue travailler au cours de ses deux mois de résidence à la Villa Valmont – un extrait donc à la fois inédit et voué à être possiblement remanié.

En ouverture, les participant·es au deuxième workshop d’écriture et de slam proposé par l’autrice autour des thèmes de la vieillesse, du deuil et de la fierté liront et slameront plusieurs de leurs créations.

À l’issue de la lecture, la buvette sera ouverte pour un temps convivial et festif en présence de Joëlle Sambi, avec une vente de livres sur place.

> Gratuit sur réservation ici

Joëlle Sambi

Née le cul sur une frontière linguistique entre Bruxelles et Kinshasa, Joëlle Sambi dit, crie, écrit des nouvelles, romans, slams, poèmes, documentaires, espaces radiophoniques, lieux militants. Cette liste non-exhaustive des traces qu’elle arpente est un lacis de luttes-désirs-nécessités. Meuffe-nomade qui soulève, relève, enlève des strates aux cases de l’identité normative en ponçant du texte, huilant de l’image, savonnant la scène. 

         D’avant à en avant. 

De terreau post-colonial en terres d’origines, Joëlle mélange les langues, pénètre le monde dans la ferveur et la rigueur de travail. Viscères et réaction.

         De Je à d’Elles.

Sa voix de migrante, lesbienne, afroféministe, exilée permanente écrit non-pas pour en vivre, mais pour en abuser, jusqu’à s’entendre vivre. 

Colères, Fusion(s) et Créations. 

© Philipe Braquenier