Projection et rencontre
avec l’autrice et réalisatrice Marine Levéel
Mardi 24 juin
à 20 h
Cinéma Jean Eustache
Pl. de la 5ème République, 33600 Pessac
5€50
Billets réservables en ligne sur le site du cinéma Jean Eustache ou à retirer directement sur place
En partenariat avec


La Villa Valmont, l’association des cinémas de proximité de Gironde et le cinéma Jean Eustache de Pessac, dans le cadre de leur onzième « Club des courts », vous proposent d’assister à la projection de deux courts métrages de la réalisatrice et autrice BD Marine Levéel, lauréate de l’appel à projets en écriture de long-métrages de fiction lancé par la Villa Valmont : L’homme à la mercedes pourpre et La traction des pôles.
Dans L’homme à la mercedes pourpre, Annie, retraitée depuis peu, porte un poids qui est lourd comme un secret et resurgit sous forme de visions qu’elle confie à la dune. Natacha, sa fille, la trentaine et tout juste diplômée, revient habiter chez elle le temps de trouver un poste d’agent des forêts. Au cœur de la beauté douce et violente de l’hiver, le passé d’Annie se lie étroitement à sa fille. À la surface du sable, les roseaux ont poussé et se sont mis à chanter. Le pire pour Annie serait que sa fille Natacha souffre de ce chant-là.
Dans La traction des pôles, de près, Mickaël semble évoluer dans une nébuleuses de désirs : retrouver son cochon disparu, obtenir sa certification biologique, rompre sa solitude dans un désert de colza. Mais de plus loin, Mickaël a plutôt l’air d’être un point aimanté vers Paul.
La projection de ces deux courts, d’une durée totale d’environ 45 minutes, sera suivie d’une rencontre animée par Noémie Bourdiol, adjointe chargée du développement des publics lycéens et étudiants du cinéma Jean Eustache et par un membre étudiant de l’association Coupé court. À l’issue de ce temps d’échange, une séance de signature de sa BD Battue (2020, ed. 6 pieds sous terre) co-écrite avec Lilian Coquillaud, vous sera proposée dans le hall, en présence de la librairie Encre blanche de Pessac.

La traction des pôles © Marine Levéel
Battue
Alors qu’elle mène une nouvelle vie, loin de sa contrée natale et de ses racines, Camille reçoit la visite d’Hassan, un ami d’enfance devenu journaliste. Des retrouvailles amères qui font ressurgir un passé qu’elle avait chassé depuis longtemps.
Hassan cherche à infiltrer la « Grande Battue », chasse exclusive menée une fois l’an dans les montagnes de leur région par les Blanchistes, un groupuscule d’influence néo-païenne et réputé proche de l’extrême-droite. il voudrait mettre au jour ce mouvement et son idéologie, persuadé depuis toujours que cette chasse cache les complots ou les exactions qui permettraient de les dissoudre. Camille, fille repentie d’un Blanchiste, pourrait l’aider dans sa mission. Très froide, la jeune femme prend rapidement congé de son vieil ami : elle ne veut plus se pencher sur cette part de son histoire. Les hasards de la vie, avec la mort de son père, figure tutélaire de ce mouvement, se chargeront de brouiller ses plans et la feront replonger dans ce passé haï qu’elle avait fui enfant, grâce à sa mère. Avec Battue, Marine Levéel et Lilian Coquillaud nous emmènent dans une partie de chasse étouffante, où une certaine idéologie marquée par l’ordre, l’esprit de caste et la domination du territoire se nourrit de la beauté de la nature sauvage, du mythe des origines.
Bercé par la douce rugosité des espaces montagneux, le lecteur est plongé au plus profond de ce rapport pur et violent que ces hommes recherchent avec la nature. De ce contraste qui envoûte tout autant qu’il glace, les auteurs tressent un récit acéré d’émotions qui résonne au diapason du présent. si la montagne est belle, le destin des hommes qui la traversent sera, lui, implacable.

Battue © Marine Levéel et Lilian Coquillaud
Marine Levéel
Marine Levéel grandit dans le Cotentin, étudie aux Beaux-Arts puis se tourne vers le cinéma en intégrant l’ENSAV de Toulouse.
Elle travaille sur des tournages tout en se consacrant à l’écriture et la réalisation. Après La traction des pôles en 2018 qui peignait un monde agricole haut en couleur, elle réalise L’homme à la Mercedes pourpre en 2021, qui s’attache à la manière dont une mère et sa fille apprennent à transformer la violence. En 2020, elle signe le scénario de la bande-dessinée Battue, chez 6 pieds sous terre (avec Lilian Coquillaud à l’illustration) qui raconte l’immersion dans un groupuscule identitaire lors d’une grande chasse. Ses projets, traversés par une présence forte du paysage, mêlent humour et étrange, émotion et pudeur. Son premier long-métrage, Les Teignes, qu’elle co-écrit avec Lucie Rico, se situe précisément à cette croisée.

© Léo Roussel