Poétiques de la fierté

Workshop d’écriture(s) Queer

Mercredis 4, 18, 25 juin
de 17 h à 19 h

Gratuit

Sur inscription (attention l’inscription se fait pour le cycle et vous engage sur les trois ateliers ainsi que sur la restitution)

En partenariat avec

La Villa Valmont, en partenariat avec le Girofard et les Avant-Postes, propose un cycle de trois ateliers d’écriture avec l’autrice Joëlle Sambi en résidence à la Villa Valmont en juin 2025.

Les trois ateliers auront lieu de 17h à 19h, le mercredi 4 juin dans les locaux du Girofard, et les 18 et 25 juin aux Avant-postes. Une restitution-lecture des textes produits aura lieu le week-end du 27-28 juin dans le cadre du programme proposé par le Girofard pour le mois des fiertés.

Contenu des ateliers :

Dans son morceau « tourne autour du soleil » la rappeuse française Keny Arkana dit ceci : « La vie m’a dit « Le bonheur dépend de ton regard. De ce que tu dégages, ceux qui n’ont pas peur du vide ne tombent pas.

Elle m’a dit « Ne juge pas, évite les poncifs. Canalyse tes analyses car tes pensées te construisent. Ne banalise jamais, tout est unique, médite ça »

Que l’on soit à l’orée de l’âge adulte, dans la fougue vibrante de la quarantaine, à l’endroit précis du demi-siècle avançant ou dans l’aube douce du grand âge, le regard que nous portons sur nous-même se modifie, les raisons de la colère, de la joie et de la fierté également.

Durant cet atelier d’écriture et de slam, vous serez convié à écrire puis à dire votre texte depuis la scène autour de la double thématique de la « Fierté » et « de l’âge » ou pour le dire autrement la fierté qui vibre, change et gonfle à mesure que passe le temps. La fierté sous toutes ses conceptions, en particulier celle qui rougeoie depuis les marges.

Écrire et dire donc parce que nous sommes au cœur d’une époque qui méprise les vieux, conspue les pauvres, insulte les queers, agresse les femmes et détruit les enfants, toustes relégué.e.s, contraint.e.s, maintenu.e.s en bordure de la citoyenneté, à l’endroit de celles et ceux à qui ont dénie toute humanité.

Quel regard portons-nous sur nous-mêmes, nos choix de vie ? Quelles injonctions paralysantes ? Face à la violence qui ébrèche notre fierté, quelles analyses des choix que nous faisons pour survivre ?

Comme on détaille un corps, chaque atelier sera basé sur un membre de notre anatomie. Une approche symbolique, métaphorique, artistique de ce vaisseau, véhicule que nous occupons, et avec lequel nous traversons le quotidien du monde.

Les propositions d’écriture prendront appui sur des œuvres artistiques de tous types : textes, musiques, vidéos… qui nourriront nos écritures. Plus collectivement, dans un second temps, sur le mode du cadavre exquis, c’est-à-dire en reprenant chaque fois un des mots du vers écrit par la personne avant vous, nous construirons un poème collégial sur ce que vous souhaitez pour le monde en termes de places possibles pour les corps, les existences à la marge. Nous travaillerons également la mise en voix des textes que vous écrirez pour le spectacle de restitution de l’atelier. Nous écrirons donc pour exprimer, nous écrirons pour dire et déclamer nos mots depuis la scène.

Que vous soyez débutant-e ou aguerri-e, cet atelier-laboratoire sur le long cours permettra de vous ouvrir à l’écrit afin que chacun.e ponde son texte, sa déclaration singulière et poétique de fierté. Pas de pré-requis, pas de pratique d’atelier nécessaire, juste l’envie d’en être, d’écrire et de partager.

Joëlle Sambi

Née le cul sur une frontière linguistique entre Bruxelles et Kinshasa, Joëlle Sambi dit, crie, écrit des nouvelles, romans, slams, poèmes, documentaires, espaces radiophoniques, lieux militants. Cette liste non-exhaustive des traces qu’elle arpente est un lacis de luttes-désirs-nécessités. Meuffe-nomade qui soulève, relève, enlève des strates aux cases de l’identité normative en ponçant du texte, huilant de l’image, savonnant la scène. 

         D’avant à en avant. 

De terreau post-colonial en terres d’origines, Joëlle mélange les langues, pénètre le monde dans la ferveur et la rigueur de travail. Viscères et réaction.

         De Je à d’Elles.

Sa voix de migrante, lesbienne, afroféministe, exilée permanente écrit non-pas pour en vivre, mais pour en abuser, jusqu’à s’entendre vivre. 

Colères, Fusion(s) et Créations. 

Depuis 2003, ses titres en solo ou collective entamant le monde : Je ne Sais pas rêver ; Religion Ya Kitendi, Le Monde est Gueule de Chèvre, Mots en bouche, mots sur la touche ; L’agenda des femmes : Héroïnes imaginaires ; Le Paria Club ; Africalia ; Devine in Créer en post colonie. Voix et dissidences belgo-congolaises & On ne s’excuse de rien / L-Slam ; La Monstre – in Sorcières, les femmes vivent – Dont nombre ont reçu des prix de publics et d’institutions.

En ce moment : 

« Et vos corps seront caillasses » Edition l’Arche 2024

Caillasses – Recueil de poésie paru en août 2021 aux Editions L’Arbre de Diane

Belgian Network for Black Lives (BN4BL) : youtube.com/watch?v=CfhlUv8g_9w

© Philipe Braquenier